samedi 12h30 am
Elle : bino ?
Elle : Ha pis laisse faire…
Moi : Qu’es qu’il y a ?
Elle : T’a le gout de prendre une marche ? J’ai besoin de prendre une marche.
Moi : Oui, on se rejoint ou ?
Elle : Sur la piste cyclable, je pars dans 5 min.
Quinze minutes plus tard, on se croise finalement sur la piste cyclable. J’arrête mon lecteur mp3 et enlève mes écouteurs pour l’accueillir. Ça fait 15 minutes que je me fais des scénarios différents dans ma tête afin d’être le mieux préparé à ce qui risque d’être une fin de soirée forte en émotions. Le hasard à drôlement fait les choses car sur toute la distance parcouru, au moins 80% du chemin n’était pas éclairé et nous nous croisons directement ne dessous d’un lampadaire. Je suis sur qu’elle aurai préféré être ailleurs qu’en dessous d’un lampadaire. Je lui fais un sourire et la salue. Elle ne me répond rien mais me saute dans les bras. Je fais pareil, j’avais prévu un scénario comme ca, ok ça part bien, je ne suis pas trop maladroit.
Des cyclistes passent quelques minutes après notre rencontre, on est toujours enlacés. Je sens qu’elle se laisse aller. De mon coté, je fais mon possible pour être détendu et étonnamment, ça marche bien. Après quelques minutes, elle me regarde et me remercie. On commence à marcher, je la tiens par les épaules. Je lui souris, les sourires, c’est toujours bon à recevoir. Elle me parle de tout et de rien. Moi j’ai l’habitude du monde qui se vide le cœur donc j’vois rapidement ou elle veut en venir et je lui réponds en conséquence afin d’aligner la discussion. Elle a le mal de vivre et a des pensées un peu trop sombres à mon gout. Je sais bien qu’il n’y a pas de mot pour apaiser ce genre de mal et qu’ils risquent même de faire chier plus qu’autre chose alors je me tais, j’écoute et la serre dans mes bras. On prend quelques pause quand elle a besoin de mon épaule, j’en profite pour réchauffer ma main car à la prendre par les épaules, j’ai le sang coupé dans le bras et le vent est fort et froid. Elle s’en aperçoit et me prend la main dans la sienne pour la faire disparaître dans la poche trouer de son manteau d’automne froid ou de printemps chaud. Même si ce soir on est en printemps froid, il réchauffe.
Elle finit par cracher le morceau, d’un trait, d’une respiration, quasiment à la course. Il y a eu une époque ou j’étais surpris par cette marque de confiance de la part d’une personne. Mais comme le dit la fille des nouvelles dans « The Kid », quelques fois, c’est plus facile de se confier à un inconnu. Je ne me considère pas comme un inconnu pour cette fille mais le fond reste le même, se confier à une personne qu’on connaît moins permet de ne pas avoir peur de la réaction de l’autre car même si il y a une réaction, on y fait moins attention que si c’était un parent ou un ami proche.
On a marché jusqu'au golf de Lorettville avant de se dire que c'était peut-être le temps de retourner vers nos appartements si on voulait se rendre avant d'être trop fatigués. Après une marche de près de deux heures, on était de retour près de chez moi, je l'ai laissé retourné chez elle seule car elle avait franchement l'air d'être en meilleure forme qu'au départ.
Je n’ai jamais compris pourquoi on me choisissait pour ce genre de service. À moins d’être à coté de la track, je crois bien qu’on me choisit plus souvent que la majorité du monde. Sérieusement, je vais commencer à croire que J'ai une épaule bourrée de pouvoirs / Il paraît qu'elle aide à pleurer dans le noir! Si ce n’est pas le cas, tant pis, si j’aide des gens seulement en les écoutants et en disant le moins de niaiseries possible, soit, je servirai au moins à ça ici bas.
J’vais finir ce billet comme suit : Y’a beaucoup à recevoir même quand on donne en apparence, cette marche m’a fait beaucoup de bien, pas pour les mêmes raisons mais beaucoup de bien quand même alors si vous avez la chance d’aider quelqu’un d’autre, faites-le, ça ne fait pas mal, bien au contraire et toi mon amie, j’vais me risquer. Relativise, met plus d’importance sur les choses positive comme ta famille et ne te prend pas trop la tête avec le reste, ça/ils n’en valent pas la peine.
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