mercredi 15 juin 2011

Premier signe du gouvernement Harper dans le monde du travail

Au lendemain des élections en mai dernier, plusieurs intervenants du milieu syndical avaient partagés leurs inquiétudes face à un gouvernement majoritaire ayant une position économique clairement de droite. Si certaines personnes avaient douté de ce parti pris, ils peuvent être convaincus du contraire aujourd'hui alors que plusieurs annonces sont faites par notre gouvernement fédéral en lien avec deux conflits de travail touchant des entreprises fédérales.

En effet, moins de 24 heures après le déclenchement d'une grève chez les employés du service à la clientèle et des ventes, le gouvernement à annoncer qu'il entendait déposer un projet de loi spécial afin de forcer le retour au travail des travailleurs. Cela démontre deux choses. Premièrement, que le gouvernement est clairement en faveur des employeurs et donc contre le syndicalisme. Cela, on le savait déjà depuis un bout. Deuxièmement, ce qui est dommage, c'est que le gouvernement s'insinue dans une négociation en détruisant le moyen de pression économique qu'est la grève aux salariés et donc effacer une grande partie du pouvoir de négociation de ceux-ci.

Cela n'a pas pris beaucoup de temps avant de voir les conséquences de cette annonce. Quelques heures plus tard, Poste Canada, en réplique à la grève tournante du syndicat a décrété un lock-out. Cela peut paraître normal qu'un employeur pose ce genre en réponse à une grève mais il s'attend clairement, lui aussi, à un coup de pouce de la part du gouvernement. Comme de fait, ce midi, certaines rumeurs laissait croire qu'un projet semblable à celui d'hier allait être proposé après la période des questions de l'après midi (afin d'éviter un maximum de remous) afin de forcer les employés de Poste Canada à retourner au travail! Il y a quelque chose de malsain la dedans puisqu'à la base, la grève tournante ne touchait que quelques villes en alternance et ce, pendant 24h00. Par contre, à la suite du lock-out, le gouvernement voudrait obligé des employés à aller travailler alors que c'est son employeur qu'il l'en empêche!

Le pire dans tout cela, c'est que si la partie patronale a gain de cause de ces deux négociations, cela va aider le gouvernement dans ses propres négociations puisqu'ils ont des litiges semblables! En effet, chaque organisation veut mettre la hache dans le régime de rente à prestation déterminées. Les travailleurs ont en effet travaillés fort toute leur vie afin d'avoir un régime de retraite leur assurant un certain revenu et maintenant que leur employeur se rend compte qu'il a mal géré ce fond de pension, il veut empêcher ses employés d'y avoir droit!

N'y a-t-il pas apparence de conflit d'intérêt ici?

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