jeudi 14 octobre 2010

L'utilisation des médias

Lorsque je suis tombé sur des images en direct du sauvetage des mineurs mardi soir, j'ai été sous le choc. Pas sous le choc de les voir enfin sortir de leur trou mais plutôt de voir qu'enfin la télévision a montré un événement heureux en direct. On est maintenant habitué aux avions qui font tombés des tours ou au bombes qui font exploser des écoles. La, malgré le fait que les médias auraient pu être un peu plus classe en laissant plus d'espace aux familles qui se retrouvaient pour la première fois en près de 70 jours, on pouvait au moins ce réjouir de la fin heureuse à laquelle on assistait.

Ce matin par contre, je suis tombé sur le cul en voyant un article de la direction du journal de Montréal voulant "rétablir les faits" dans leur négociation collective avec leur employés qui dure depuis tellement longtemps que certaines personnes croient qu'il n'y a plus de conflit à ce journal.

Je suis dégoûté de la tactique de l'employeur et voici quelques exemples tiré de leur site web. Premièrement, ce qui saute au visage, c'est le tour de magie que la direction à fait afin de pouvoir écrire dans un même article que les employés auraient la garanti d'emploi alors qu'il y aurai 201 mise à pied, ce qui représente près de 80% du personnel!

Ensuite, cela fait 21 mois (à un trimestre de faire deux ans) que le journal est en lock-out (moyen de pression légal de la direction qui ferme l'établissement afin de mettre de la pression sur le syndicat, je ne parle pas du flou juridique à propos des employés à la pige ici) et dans leur offre, ils sont tous fier de dire que les salaires seraient inchangés et qu'il y aurai des augmentations dès la deuxième année! Cela fait près de deux ans que l'employeur économise le salaire de 253 personnes. Ces salariés n'ont plus le même pouvoir d'achat qu'avant avec ce salaire et ils prétendent que c'est un avantage que d'avoir une augmentation après trois ans.

Dans une moindre mesure, sur les 12 congé fériés, il y a en a 8 qui sont obligatoires, c'est donc 4 jours de congé (ou le journal est probablement fermé).

L'employeur a aussi le culot de faire un beau graphique exprimant le salaire de ces employés. Premièrement, c'est assez ordinaire de crier sur tous les toits le salaire de ces employés et en plus, c'est le salaire maximum pour chaque type d'emploi qui est indiqué! Salaire qui, soit dit en passant, à été négocier et accepter par ce même employeur lors de la dernière convention collective...

On termine avec les indemnités de départ des employés. Ici, c'est assez complexe puisque les salariés qui seront remerciés auront tendance à faire le calcul par rapport à l'argent perdu pendant le lock-out ce qui, légalement n'est pas la bonne chose à faire. Par contre, l'employeur a beau jeu de dire qu'il donne un gros montant d'argent alors qu'il économise bien plus depuis le début du lock-out.

Je comprend donc parfaitement les employés d'avoir refusé cette proposition dans une si grande majorité. Par contre, j'ai peur que l'employeur n'offre jamais quelque chose de mieux ou si c'est le cas, ce ne le sera plus en prenant en compte la durée du lock-out.

3 commentaires:

Soph a dit...

Le plus gros argument pour le refus de cette offre, tu ne le mentionne pas dans ton billet... La clause de non concurrence. C'est, à la limite passable, lorsque tu est agent de bureau ou secrétaire, mais quand tu as un emploi nécessairement en lien avec les médias et qu'on t'interdit, après t'avoir mis à pied, de te trouver un nouvel emploi, chez la concurrence, ça équivaut à ajouter entre 6 mois et 1 an au lock-out.

Unknown a dit...

En fait, si les salariés ont signé un contrat (la convention collective) et que ce contrat contient une clause de non-concurrence, il n'y a rien de plus normal, surtout dans un domaine avec autant de concurrence que les médias.

Par contre, il faut que cette clause soit légal (je t'évite les 3 clauses) et cette clause devient nul si le salarié se fait mettre à pied. Donc dans les faits, pour que le clause puisse être légal, il faudrait que ce soit un départ volontaire de la part des salariés puisque connaissant PKP, sa clause doit surement être légal.

Soph a dit...

Je ne nie pas la légalité de tout ça, mais ça prouve clairement la mauvaise foi de PKP. Ce genre de clause de non-concurrence s'applique généralement au rédacteur en chef d'un journal ou au directeur des programmes dans le cas d'une télé, pas à de simples employés de bureau ou journalistes (pas tous des gros noms) Dans ce cas-ci, il était presque assuré de recevoir un non du syndicat, en ajoutant cette clause.